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*uniquement en point relais
Comprendre le travail pour le rendre plus sur
Au début de la seconde guerre mondiale, un grand nombre d’accident d’avion au décollage comme à l’atterrissage demeurent inexpliqués. En observant les pilotes en vol et en les interrogeant, les ingénieurs finirent par trouver l’explication : les cadrans, trop compliqués et mal positionnés provoquaient des erreurs de pilotage. Les modifications aussitôt appliquées, supprimèrent cette cause d’accident, l’ergonomie était née. Progressivement, cette méthode d’analyse du travail réel fut appliquée dans d’autres industries et aujourd’hui, l’ergonomie s’est développée dans tous les secteurs d’activité.
-Mireille Bertrand : Beaucoup de gens pense que l’ergonomie c’est uniquement pour la conception du poste de travail, au sens vraiment étroit du terme. Donc ils pensent que ça ne les concerne pas alors qu’on essaye d’analyser le travail vraiment dans toutes ses dimensions. L’ergonomie je dirais que c’est l’analyse du travail dans le but d’améliorer les conditions de travail et le travail plus efficace.
En 1993 dans cette entreprise de fils industriels, la médecine du travail établit que dans certains ateliers, 30% des ouvrières souffrent de graves douleurs aux mains. Principales accusées : les conditions de manipulation des bobines.
-Nadine Facq : Alors on sait que c’est l’angulation qui est très importante parce qu’elles travaillent avec l’angle du poignet qui est très sollicité, la vitesse parce qu’elles vont vite, puis le poids, comme elles portent des bobines de 4 kilos on se rend compte que 4 kilos à bout de doigts c’est quand même énorme.
-Vous, vous avez été opérée ?
-Deux mains et le pouce ! Les deux mains à un mois d’intervalle
Devant l’augmentation des déclarations de maladies professionnelles et pour mieux en comprendre l’origine, l’entreprise a décidé de faire appel à la compétence d’un ergonome.
-Daniel Levant : Les opérateurs, pour nous, ce sont des experts de leur travail. Ils connaissent beaucoup de chose sur le travail réel, sur les contraintes que ce travail leur impose et surtout ils peuvent s’exprimer sur leur vécu et en particulier leurs douleurs, et ils ont pas mal d’idées sur le changement. Ce qu’il faut c’est les laisser s’exprimer et pourquoi pas les guider dans la hiérarchie des solutions.
-Vivianne Campion : Nous avons inventé une mousse avec un nouveau support, alors maintenant je n’ai plus à recentrer le volant, c’est ce qui était pénible pour les mains. Alors là je prends le volant, l’ancien modèle de volant, je suis obligée de le prendre en pince pour le mettre dans la machine. Alors maintenant nous avons trouvé un nouveau modèle pour que la prise soit meilleure et c’est moins pénible pour les mains.
-Daniel Levant : Il y a eu tout un travail, si vous voulez, de sensibilisation de la direction à la démarche, on leur a montré qu’il était important d’associer le personnel et surtout de le mettre à l’action pour qu’il trouve lui-même ses solutions.
-Ça a changé vos rapports avec la direction ?
-Vivianne Campion : Un peu oui parce que dès qu’il y a un problème, nous pouvons en parler et on en discute et on essaye de trouver une solution.
-Alain Cohen : Ce sont des investissements rentables à tous points de vue : social, image (image de marque, image d’entreprise) et financier.
-Au début on n’avait pas la prise qui convenait, alors forcément on poussait notre machine donc elle faisait sans arrêt la prise, alors à force, de là on a compris que si la prise était un petit peu plus haut de 5 centimètres, on a gagné de la place parce qu’ici c’est un manque de place qu’on a, et vraiment un espace de 5 centimètres pour nous c’est important. Ça évite aussi les coups, ça évite beaucoup de choses, parce qu’on se tapait sans arrêt, c’est un peu ça le reflet… la fille elle faisait sa vinaigrette derrière, on se bousculait c’était vraiment…
-Mireille Bertrand : Oui, alors ça c’est le genre de détail, bon beh ni l’architecte ni l’électricien n’auraient pensé à ça que c’était important de mettre la prise un tout petit peu plus haut. Et là, il n’y a qu’elles qui pouvaient le savoir parce que comme elles ont un manque de place, ça gêne. Je ne suis pas d’un naturel discret discret mais bon j’essaye quand même de ne pas trop les gêner. Mais je pose aussi des questions parce que c’est quand même eux qui connaissent hein, ce n’est pas moi. Moi je suis là pour observer, pour essayer d’interpréter, d’analyser. J’ai absolument besoin de leurs concours, qu’ils m’expliquent ce qu’ils sont en train de faire qu’ils m’expliquent le problème qu’ils rencontrent et c’est intéressant quand on peut intervenir le plus en amont possible, avant que la programmation soit faite pour qu’on puisse être efficace. Parce que quand le projet est déjà tout ficelé, on change quelques petites choses et ce n’est pas toujours suffisant. Et je trouve même, moi qui gravite dans différents milieux, que le fait de passer d’un milieu à l’autre, d’un milieu professionnel à l’autre, ça m’apporte un éclairage, ça m’apporte des idées et c’est en général utile. Parce que quand on est toujours dans le même milieu, on croit bien connaitre et puis on peut faire des bêtises.
Capter la vie
Analyser le travail réel, c’est-à-dire tel qu’il est réellement effectué et non tel qu’il devrait l’être dans l’idéal, capter la vie, c’est une des clés de l’ergonome. Un travail d’autant plus efficace qu’il s’exerce en amont, comme ici, dans le réaménagement du service de réanimation.
-Muriel Moureau : Initialement on nous a demandé, la première chose qu’on nous a demandé c’est d’exposer ce qui serait pour nous un service idéal. Donc là ça a été un peu une mise à plat de tout, tout est sorti, mais vraiment tout ! Et puis à partir de ça, les informations ont été triées et des groupes ont été réalisés donc des groupes de communication, des groupes aménagement des conditions de travail, des groupes sur le matériel. Et puis, les personnes intéressées se sont inscrites dans les groupes et on a commencé à travailler comme ça.
-En fait c’est nous qui travaillons auprès des malades tous les jours, donc on trouvait intéressant de pouvoir participer à l’aménagement de la chambre.
-Aïcha Bellile : Là on est dans une ancienne chambre de réanimation telles qu’elles étaient conçues avant. Et la grande difficulté qu’on avait en fin de compte c’est quand on avait besoin d’avoir accès au lit du malade, on était obligé de pousser cette table roulante avec tout le matériel qui est un petit peu lourd et qui risquait de tomber, pour pouvoir aller vers les malades. En sachant quand même que là, habituellement il y a un certain nombre de tuyaux qui passent par là et qui nous gênaient. Et puis surtout, grande difficulté, si on avait besoin de passer derrière la table, eh bien on était obligé de pousser ça, de pousser le lit et essayer de se mettre là derrière pour avoir accès aux malades. D’autant plus que pour avoir accès à la tête du malade c’était très souvent pour des problèmes d’urgence, on n’avait pas de temps à perdre, notamment avec un encombrement de matériel. L’ergonomie nous a permis de penser l’espace et notamment en termes de conditions de travail et d’accès aux malades. Là on peut avoir facilement accès au malade pour faire un certain nombre de choses. On peut, moyennant cette potence que l’on peut bouger, passer derrière vous voyez, sans difficultés, pour pouvoir faire un certain nombre de gestes à la tête du malade sans problème. Là elle est figée mais ça avait été pensé de cette façon-là. Et ensuite pour aller de l’autre côté, pareil, on a également une facilité d’accès, en passant derrière cette grosse machine, on peut également aller de ce côté pour faire un certain nombre de soins au malade.
À partir de la conception des chambres, un nouveau matériel a été créé et le travail réorganisé. Finalement, le service a été repensé dans son ensemble.
-Dr Charles Bernard : La clinique y gagne surement en image, le service y gagne en potentialité de travail, il y gagne en qualité de soin, les équipes y gagnent en qualité de travail, et je pense que finalement tout le monde est gagnant.
-Mireille Bertrand : Tout ce qu’on recueille sur le terrain, après il faut travailler dessus. C’est un gros, gros travail, il faut dépouiller les observations, il faut essayer d’en tirer une analyse, et puis à partir de cette analyse, il faut essayer de trouver des pistes de solutions. Donc il y a un gros, gros travail à faire au bureau. Je fais du matériel, des personnages, du mobilier, à l’échelle du plan sur lequel on doit travailler, et puis je les installe sur le plan et j’essaye de voir comment ça fonctionne. Et en général, dans les réunions avec les opérateurs, c’est assez efficace de faire comme ça parce que ça permet de bien visualiser les choses, ça permet de mieux voir, de mieux se rendre compte des problèmes de dimensions, des problèmes d’échelles.
Améliorer la santé et la sécurité au travail
Cette entreprise du BTP a fait appel à la compétence d’un ergonome. Pour elle, c’est un atout important permettant d’améliorer durablement à la fois la santé et la sécurité.
-Philippe Bard : Au lieu de subir les événements, au lieu de constater les accidents, les échecs, les travaux de mauvaises qualités, on essaye de prendre les problèmes par le haut, en amont. Et pour prendre en amont, il faut observer le réel. Donc c’est pour ça qu’un ergonome qui nous permet un peu d’observer les chantiers, nous permet notamment dans la phase de qualité qu’on met en place, nous permet de nous améliorer et de progresser pour l’avenir.
-Jean-Yves Macé : Mon point de vue n’est pas celui des règlements, celui des normes, celui des obligations, de la prescription. Mon point de vue c’est celui du travail, celui des activités des opérateurs sur le terrain. C’est ce qui m’intéresse parce que c’est, à la condition de la connaissance de ce qui se passe vraiment là qu’à mon avis on est capable de transformer et de faire changer les choses.
-Philippe Bard : Nous avons une profession où il y a une contrainte des prix certes, mais on a encore de très grands progrès à faire de productivité sur les chantiers. Et je crois que le point de vue d’un ergonome, le point de vue de motivation de nos équipes, de préparation des chantiers, de formation générale des équipes ne peut être que bénéfique actuellement et c’est justement dans la difficulté… Justement c’est le point, puisque nous on a l’épée dans les reins qu’il faut se motiver et réagir plus fort car il faut absolument baisser nos prix. Pour baisser nos prix, il ne faut pas le faire de manière artificielle, il faut le faire grâce à la productivité acquise par nos équipes.
-Jean-Yves Macé : L’ergonomie en tant que telle n’est rien d’autre que les connaissances qu’elle va permettre d’acquérir sur le travail. Ce n’est pas l’ergonomie qui va dicter sa loi, l’ergonomie va simplement permettre d’acquérir des connaissances sur les déterminants des conditions de travail, sur les difficultés mais aussi les astuces, les intelligences, les habilités avec les opérateurs qui mettent en œuvre tous les jours pour effectuer leur travail. Et, ces connaissances on va les mettre au profil de la qualité, de la prévention, de l’organisation, de la formation, de la communication, du management dans l’entreprise.